Choisir le bon objectif 

La capacité d'identifier de nouveaux envahisseurs et/ou des espèces émergentes grâce à la surveillance est essentielle pour assurer une détection précoce et une réponse rapide. La surveillance est, en effet, un élément nécessaire permettant d’assurer une bonne connaissance de la situation. Il est également essentiel de sélectionner des mesures adéquates à chaque situation comme par exemple l'éradication, le confinement, le maintien de zones exemptes de EEE ou encore des mesures permettant de limiter les effets néfastes des EEE.

obj 306 L'éradication, la mesure la plus efficace pour parvenir au bon rétablissement de la biodiversité indigène et des écosystèmes, est réalisable avec de grandes chances de succès au stade précoce de l'invasion, lorsqu'il n'y a qu'un nombre limité d'individus localisés à des emplacements définis (voir la section « Le temps : un facteur clé »). Cette technique nécessite cependant une évaluation minutieuse de la situation avant sa mise en œuvre. 
obj 310 Néanmoins, lorsque l'éradication n'est pas envisageable, une autre option consiste à confiner les espèces dans des zones spécifiques afin de limiter leur propagation et de les restreindre dans des emplacements connus. Dans ce cas, la mise en œuvre de diverses méthodes permettra de contrôler ces espèces afin d’éviter qu’elles ne se propagent et colonisent d'autres zones.
obj 308 Une autre mesure est le maintien de zones exemptes de l’EEE considérée telles que les parties amont des bassins fluviaux et les zones protégées. Contrairement à la mesure de confinement, cette méthode empêche l'arrivée d'individus dans des zones spécifiques et sélectionnées.

 

La mise en œuvre de ces deux méthodes nécessite donc l’identification de sites prioritaires. La sélection des zones prioritaires doit cependant tenir compte de divers critères tels que :

  • La distribution spatiale des EEE
  • Le risque de ré-invasion et de dispersion vers et depuis d’autres sites
  • La valeur conservatoire et le statut de protection du site
  • Le potentiel de restauration
  • La faisabilité technique
  • L’acceptation du grand public
  • Les coûts de gestion
obj 307 Lorsque l'espèce est trop abondante et répandue pour pouvoir adopter l'une des mesures mentionnées précédemment, des mesures de lutte à long terme peuvent être envisagées afin de réduire les populations d'EEE et limiter leurs impacts. Lorsqu'aucune mesure de gestion n'est réalisable pour des raisons techniques, économiques ou politiques, l'envahisseur est donc susceptible de devenir une menace grandissante en affectant de plus en plus de zones et d’espèces indigènes et devient, par conséquent, un problème majeur. L'adaptation et la résilience des écosystèmes sont donc essentielles.

 

Choisir la méthode de gestion la plus adéquate nécessite également d’identifier les espèces prioritaires. Pour cela, plusieurs critères doivent être pris en compte :

  • Les possibilités de gestion de l’espèce ainsi que les coûts associés
  • Les impacts actuels et futurs de l’espèce sur la biodiversité indigène
  • Les services écosystémiques
  • Le niveau d'invasion
  • Les voies d'introduction
  • Les moyens de dispersions (et le risque de ré-invasion)
  • La détectabilité de l’espèce
  • public acceptance.

L'établissement de priorités est donc essentiel afin d’obtenir une gestion des EEE efficaces et durables à grande échelle.